Vendredi 8 août commencent les très controversés JO de Pékin, l’aboutissement d’un parcours en tous points chaotique : infrastructures terminées au dernier moment grâce au travail inhumain des ouvriers, polémique liées aux émeutes du Tibet, lutte drastique contre la pollution (interdiction de 3 millions de voitures !), ouverture il y a quelques jours seulement des transports en commun, déploiement de policiers et militaires d’une ampleur sans précédent pour l’événement, refus de visas en masses (même pour les hommes d’affaires), bref… des jeux qui, plus qu’à l’ordinaire, ont fait parler d’eux.
Ces Jeux ne sont au final rien d’autre qu’une accumulation de paradoxes. Alors qu’ils doivent normalement être tenus sous le sceau de l’ouverture, de la mise entre parenthèses des tensions internationales, de la primauté du sportif sur le politique et de l’humain sur le matériel, les JO de Pékin offrent tout le contraire de cela. Pourtant, à trois jours de la cérémonie d’ouverture, on peut constater que la ville s’est métamorphosée, que les infrastructures sont prêtes, que la cérémonie d’ouverture promet d’être impressionnante. Les Chinois ont toujours été maîtres dans l’art du paradoxe, particulièrement depuis que leur nation est devenue l’une des plus ouvertes économiquement tout en restant l’une des plus fermées politiquement, phénomène remettant en cause les thèses les plus sérieuses de la philosophie politique.
Les JO de Pékin sont donc l’apogée de ce paradoxe chinois, et le monde entier en sera encore plus conscient lorsque les épreuves sportives commenceront. En effet, lorsque l’on voit la teneur de la préparation des sportifs chinois, jamais le sport n’a aussi mal porté son nom. Fini la vocation sportive, fini les rêves de gamin de devenir champion. Il est de notoriété publique que l’on choisit les enfants chinois dès le plus jeune âge pour les destiner à un sport et en faire des champions, et ce au prix d’un entraînement parfois inhumain. L’objectif n’est pourtant que politique, à savoir devancer les Etats-Unis dans le tableau des médailles. C’est triste.
Les Chinois vont-ils tuer le sport ? Ne tirons pas de conclusions hâtives, et attendons d’abord le tableau final des médailles. D’autant plus que le sport n’a pas forcément besoin des Chinois pour être mort, le règne de « la performance à tout prix » ayant déjà largement endommagé les valeurs sportives originelles (lire à ce sujet un article très intéressant du Castor, lien sur le côté), et dont le dopage est la terrible conséquence. Pourtant, comme disait le créateur des Jeux, Pierre de Coubertin, l’important, c’est de … quoi déjà ?
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